La commune de Doingt-Flamicourt est située au bord de la Cologne, à l’endroit ou celle-ci rejoint la Somme. Elle compte 1500 administrés au dernier recensement. Alternativement formée de bois et de plaines, de rivages verdoyants et romantiques ornés de vieux moulins ou des traces qu’ils ont laissées, de « hardines » – ou jardins sur l’eau – richement fertilisés par les vastes étendues marécageuses que nos anciens ont domestiquées à force de labeur et d’acharnement, la commune côtoie Péronne le chef lieu de l’Est de la Somme.

Le Menhir de Doingt ou doigt de Gargantua

La plus ancienne mention de Doingt apparaît dans la chronique de Flodoard en 931 (sous le nom de Donincum castellum). Flodoard rapporte que le roi usurpateur RAOUL (923-936), après la mort de Charles le Simple à Péronne, a ravagé les terres de son vassal peu sûr Herbert, comte de Vermandois, et assiégé le château de Doingt ; après s’en être rendu maître, il l’a fait raser.

Ce château était placé sur le haut de la colline vers Flamicourt ; il fut reconstruit dans la vallée près du moulin. En 1415, en route vers Azincourt, les Anglais occupèrent le château de Doingt.

Rue du Pré

Doingt entre dans l’histoire religieuse de la région avec la fondation de l’abbaye du Mont Saint-Quentin, en 643, par Archambaut (Erchenoldus), qui occupe les fonctions de « maire du palais » ; celui-ci dote en effet l’abbaye entre autres biens, d’un moulin et d’un pré situés à Doingt. Cette donation est confirmée en 977 par Albert de Vermandois.

D’autres part l’abbaye d’Arrouaise constitue un prieuré Notre-Dame à Doingt. En 1124 l’évêque de Noyon Simon de Vermandois notifie la donation de l’autel et de la cure de Doingt à l’abbaye d’Arrouaise (la cure étant unie au prieuré). En 1178 l’abbaye du Mont-Saint-Quentin cède à l’abbaye d’Arrouaise le moulin qu’elle avait à Doingt.

Enfin le chapitre Saint-Fursy de Péronne note en 1175 que toute la dîme à prélever sur le territoire de Doingt lui appartient, et concède un cens particulier de 12 setiers de froment à prélever sur une terre nouvellement défrichée (dégarnie de bois ou de pierres) et mise en culture.

Le Moulin

La seigneurie de Doingt apparait dans des mentions d’origines très diverses. En 1385 huit fiefs de la seigneurie relèvent de la châtellenie de Saint-Christ-Briost, d’après des transcriptions d’aveux conservées aux Archives nationale. En 1685 le terrier de la commanderie d’Eterpigny mentionne  la seigneurie de Doingt dans ses dépendances. En 1754 le seigneur de Doingt est Charles Oudard de Mailly-Couronnel.

Flamicourt apparait comme une dépendance de Doingt. En 1262, l’abbé d’Arrouaise est Baudoin de Flamicourt : son nom fait peut être référence au hameau de la paroisse de Doingt. Pendant la Révolution, le lieu fait l’objet d’un arpentage afin de procéder au partage individuel des cinq parties de commune (soit 20 journaux et 55 verges, mesure de Péronne) appartenant aux habitants de Flamicourt, « section de la commune de Doingt ». (Source Mémoire de Doingt.)